Jell et Kassan

Fin du voyage et début d'une nouvelle aventure http://izare.skyrock.com ...

Nous voici arrivées au terme de notre périple après 58 jours et 1170km de
voyage. Une arrivée sous le soleil au bord de l’océan à Ciboure.

Cette dernière partie dans le sud ouest aura été marquée par une grande
hospitalité de ses habitants ce qui nous aura vallu des moments mémorables:
petit déjeuner dans une palombière avec un vrai chasseur landais, repas de
ramadan (après le coucher du soleil bien sûr!) chez un couple d'Algériens,
dégustation de prunneaux maison, brioche et gâteaux confectionnés par une
gentille mamie...
Comment résumer tout ça dans un simple message?
La petite mule, plus futée que sauvage qui n'aura pas mis longtemps à
trouver sa place dans la troupe et apprendre son boulot de mule de bat, les
Landes, immenses forêts de pin traversées par d’interminables pistes
sableuses, (un bonheur pour les sabots !), le bruissement du vent dans les
ailes de centaines de palombes nous survolant au petit matin, les grues dont
les grands V dans le ciel nous ont accompagné jusqu’au Pays-Basque,
l’incroyable douceur de cette fin octobre qui nous a permis encore quelques
baignades en rivière...
Puis, à l’horizon, sont apparues les silhouettes massives des sommets
pyrénéens.
La mer, aperçue au loin du haut d’une colline, annonce la fin de notre
périple qui s’est achevé par un grand galop sur la plage comme bouquet
final...

Nous avons la tête remplie de souvenirs et d’émotions, de paysages, de lieux
mais surtout de rencontres sans lesquelles ce voyage n’aurait pas eu la même
saveur, la richesse des contacts humains aura été le fil rouge de cette
traversée.

Marie s'apprète à repartir vers le Jura avec son poney tacheté et sa mule,
encore de nombreux jours de voyage en perspective pour elle.
Moi je vais me replonger dans la vie "normale", trouver du boulot, trouver
un appart'... Je me sens grandie d'une telle expérience, de tous ces moments
où j'ai eu l'impression de vivre à fond, mais je suis aussi heureuse de
retrouver le confort d'une vie sédentaire! Je garde auprès de moi mes deux
compagnons d'aventure, ils seront là pour me rappeler que tous ces moments
ont bien eut lieux (aidés par quelques 600 photos...).

La vie a vraiment plus de saveur quand on ose vivre ses rêves!

Dimanche  5 novembre 2006.

Ce soir nous sommes sur une friche a priori communale d'Ustaritz. Nous avons très peu avancé aujourd'hui pour cause de départ tardif (Emile rentre à Avignon) et de chemins capricieux. On a quand même eu le droit à une étape très esthétique dans les petites montagnes au milieu des fougères avec la rhune en arrière plan, de belles photos en perspective!
Par contre si nous voulons arriver demain on n'a pas intérêt à trainer! Ce soir j'ai déferré les postérieurs de Kassan, c'est Physique, surtout pour le dos et les mains! Je sens que je vais apprécier le retour au confort, bien sûr il y aura certainement beaucoup de choses qui vont me manquer mais Unai n'en fera plus partie, nous sommes sur un petit nuage depuis nos retrouvailles!

Bon, je vais aller manger les chataignes prévues pour le repas de ce soir.

Samedi 4 novembre 2006.

Ce soir Unai nous a rejoint en vélo vers Elizaberri. Nous nous sommes instalés devant une ferme après qu'Emile a essuyé 2 refus dans d'autres. Pas hospitaliers les basques?

Vendredi 3 novembre 2006.

J'ai eu bien froid cette nuit et au réveil j'ai compris pourquoi, la condensation avait gelé à l'intérieur de la tente! En contre partie il a fait très beau aujourd'hui et nous avons bien avancé. Jell a perdu son fer antérieur gauche, il est temps qu'on arrive! Pendant tout le voyage nous avons fait bien attention à marcher le plus possible sur l'herbe des bas côtés, bien sûr, lorsque le bas côté n'était pas large les pieds du latéral gauche se retrouvaient sur le goudron, c'est impressionnant la différence d'usure des fers! En deux mois ils sont devenus tellement mince qu'ils ont fini par se casser au niveau de la pince alors que ceux du latéral droit ont beaucoup mieux tennus. Kassan a du être referré des antérieurs au bout d'un mois de voyage. Jell a fait tout le trajet avec la même ferrure.
Ce soir nous campons à côté d'une plantation de kiwi, Emile a préparé le repas, nous allons nous mettre "à table".

Jeudi 2 novembre 2006.

Remise en route après 2 j de repos chez Domeka et Céline sur le point d'accoucher. Nous avons essayé de ne pas être trop envahissant ce qui n'est pas évident quand on débarque à 4 (Unai et Emile) + 4 poneys! Je pense quand même que tout le monde a passé un bon moment.

Le dos de Mayarit se remet (il avait blessé sous la selle à l'endroit d'une piqure d'insecte) mais Marie l'a piqué en le referrant et nous apréhendons la boiterie, de plus il s'est abîmé un boulet en s'emmelant dans ses cordes...
Aujourd'hui Marie a donc monté Kassan et j'ai pris Mayarit derrière Jell. La journée s'est bien passé mis à part une grosse perte de temps dans un chemin en friche puis l'échapée de Nokia: elle s'est enfuie en refusant de passer un petit fossé. Marie a fini par la ratrapper et, en faisant passer le fossé à Mayarit plusieurs fois devant elle elle est passée. On a du envoyer un SMS à Emile pour déplacer le rendez vous du soir car on était trop en retard.

Dimanche 29 octobre 2006.

Petit matin brumeux sous vol de palombes. Elles sont très nombreuses à nous survoler le matin dans un doux bruissement d'ailes.
Première journée avec selle de bat pour la petite mule. A midi nous avons ajouté la tente dessus, tout s'est bien passé. Les poneys sont pas mal emmerdés par les insectes à cause du temps estival que nous avons. Aujourd'hui je commence la cure de Vapo Rub contre leur toux. depuis quelques jours ils ont une toux sèche et quinteuse, pas de température, ils sont en forme, mais ils toussent tous les deux.
Ce soir nous avons mangé une omelette aux cèpes!

Samedi 28 octobre 2006.

Encore une journée d'été Indien! Même en débardeur on recherche l'ombre et ce soir le petit plouf dans l'Adour était bien agréable! Ca y est, on a passé les 1000 bornes!
Ce soir nous avons retrouvé Emile et demain matin il va essayer une selle de bat sur Nokia.
Ce midi nous avons fait des courses à Villeneuve de Marsan, notre passage dans les petites villes succite toujours autant de réactions positives. C'est quand on voit les regards émerveillés des gens qu'on réalise la chance qu'on a!

Vendredi 27 octobre 2006.

Ce matin démontage de cloture pour sortir de la propriété que nous avons squatté après avoir laissé un petit mot et quelques euros pour le foin. Ce midi nous sommes arrivées à saint Justin où tous les magasins étaient fermé... Nous avons trouvé un coin d'herbe pour nous poser et avont demandé du pain à des riverains curieux. La dame n'a pas voulu que je lui paye. Nous avons donc ainsi pu manger notre boite de pâté. Petite frayeur au milieu du repas quand Kassan, pris d'une panique soudaine est parti au galop à travers le centre ville entrainant Mayarit et Jell (entravés) avec. Heureusement nous les avons ratrappés quelques centaines de mètres plus loin sans incident!
Ce soir nous sommes posés dans le jardin d'une dame qui vient de perdre son mari... un peu déplacé...
Demain Emile nous rejoint et nous ne sommes plus qu'à environ 3j je chez Dome.
Plus qu'une grosse semaine de périple...

Jeudi 26 octobre 2006.

Journée galère! Petit dej très sympa dans la palombière mais ensuite gros souci pour trouver des chemins qui aillent dans la bonne direction et qui ne soient ni cadenassés ni au bord de palombières... C'est pas la bonne période pour traverser les landes pour les palombes comme pour les randonneurs!
Bref, nous n'avons presque pas avancé, nous avons fini par couper à travers une plantation de jeunes pins, traverser une petite rivière (Jell s'est courageusement lancé dans l'ascention de la berge opposée qui était très raide!) pour atterir dans un pré de chevaux sans chevaux qui nous a mené à une maison sur le terrain de laquelle nous sommes enfermées!!! Le portail est électrique, nous ne savons pas l'ouvrir et tout le reste est cloturé mis à part la rivière d'où nous arrivons...
Nous nous sommes installées sur place. Pour l'instant les proprios ne sont pas là, nos poneys sont attachés à un ratelier à foin et ils mangent. Demain s'il n'y a toujours personne nous déplanterons un piquet de cloture pour sortir...